Korg - Poetry

A propos du PLEYEL 1843
Le piano PLEYEL de 1843 présent dans le Poetry est une pièce remarquable fabriquée au cours de la 33e année de Chopin. Transporté au Japon dans son état d'origine depuis son domicile en France, il a fait l'objet d'une restauration méticuleuse. Seules les pièces consommables devant être remplacées ont été achetées localement, tandis que les autres ont été commandées spécialement en France. Le résultat est une restauration fidèle, préservant le piano dans un état très proche de son état d'origine de 1843.

Les caractéristiques du son PLEYEL
Le piano PLEYEL est porteur d'une anecdote notable liée à la volonté de Chopin de conserver le mécanisme " single action ". Fait remarquable, PLEYEL a conservé cette méthode pendant les 14 années qui ont suivi le décès de Chopin. Dans le contexte des pianos, le " single action " implique que les marteaux doivent revenir à leur position initiale avant de frapper la touche suivante, ce qui pose des problèmes pour l'exécution de suites de notes rapides. En revanche, les pianos contemporains sont dotés d'un "double échappement", qui permet aux marteaux de frapper à nouveau sans revenir complètement sur le clavier. Cette innovation permet un jeu rapide et flamboyant, contribuant à l'expérience d'interprétation finement élaborée que l'on trouve dans les instruments modernes.

En effet, l'évolution des pianos a été étroitement liée à l'évolution des lieux de représentation. Au milieu du XIXe siècle et avant, les grandes salles de concert telles que nous les connaissons aujourd'hui n'existaient pas et les concerts de salon étaient la norme. Les peintures de cette époque représentent souvent des scènes de salons intimes où des musiciens, dont Chopin, se produisaient. Sur ces images, on peut observer la proximité de l'auditoire, avec des personnes qui s'appuient sur le piano, créant ainsi une atmosphère d'expériences musicales partagées. Avec l'évolution des pianos et de la culture musicale, la conception et l'acoustique des salles de concert sont devenues cruciales pour accueillir un public plus nombreux tout en préservant les riches qualités de résonance du piano dans des espaces plus vastes.

En effet, avant l'avènement du piano, des instruments à clavier tels que le clavecin et l'orgue à tuyaux étaient prédominants. Le clavecin, bien qu'il puisse produire un volume suffisant pour une utilisation orchestrale, posait des problèmes lorsqu'il était joué à des volume plus bas. Sa nature intrinsèquement forte le rendait moins adapté aux lieux plus intimes tels que les salons. En réponse à cela, le « fortepiano », qui a ensuite évolué pour devenir le piano, a été introduit.

Le fortepiano a résolu le problème du volume en incorporant un mécanisme d'action de marteau, lui permettant de produire à la fois des notes fortes et douces. Cette innovation a permis aux musiciens de jouer à des volumes variés, un développement crucial pour les performances de cette époque. Pendant cette période, la capacité à contrôler et jouer à un faible volume était très appréciée, marquant un changement significatif dans l'évolution des instruments à clavier.

Le PLEYEL, distingué par sa conception réfléchie, dispose d'un étouffoir qui sert à moduler le volume à travers les registres. Plus précisément, il réduit le volume dans les registres médian et inférieur tout en permettant un crescendo vers les registres supérieurs, favorisant un équilibre musical harmonieux. Même avec ces considérations, le PLEYEL est renommé pour sa capacité à articuler la musique avec une expression délicate, mettant en avant des subtilités nuancées plutôt que la puissance brute du fortissimo. Il témoigne de l'art et de l'artisanat dédiés à la création d'un instrument qui résonne avec la beauté et la sensibilité musicale.